Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué, entre les pitoyables gesticulations de notre président (qui exige des excuses de la part d’un service public tellement démantelé depuis des années qu’il ne peut plus assurer ses missions correctement, on croit rêver !) et la grosse rigolade de la crise financière, dont on nous assure qu’on n’en sortira qu’en consommant plus – comme si nous n’étions pas assez gavés d’inutile…
A mesure que les démarques exultent – jusqu’à -70%, elle est pas belle, la vie? – et que la perspective d’une Saint-Barthélémy des banquiers s’éloigne, je perds confiance, je perds des forces, ma vigueur prosélyte et combattante s’étiole. Convaincre qui? De quoi? Plus d’humanisme? Moins de TF1? No logo? Mangez bio? Souriez?
A quoi bon?…
En 150 ans, rien n’a changé; pour s’en convaincre, rien de tel qu’un peu de Proudhon (trouvé dans Le Monde Diplomatique, janvier 2009) :
« Honte à cette nation lâche, pourrie de mercantilisme […] à sa bourgeoisie égoïste, matérialiste, sans foi ni esprit public, à son prolétariat imbécile toujours avide d’excitations et toujours prêt à toutes les prostitutions. » (décembre 1851)
« Croyez-vous que vous puissiez vivre longtemps de vos agios, de vos escomptes, de vos primes de vos hypothèques? […] Que nous serons satisfaits quand nous aurons à foison des compagnies de mines, canaux, chemins de fer, des banques de crédit, dépôt, épargne, assurance, circulation, escompte, compensation? […] Tout cela est matière; c’est le corps social, l’âme n’y est pas. C’est d’âme que nous avons besoin! » (mai 1853)
Malgré deux guerres mondiales, la Commune, des krach, crises, faillites; malgré des penseurs, des philosophes, des preuves flagrantes de l’injustice et de l’inhumanité de ce système, rien n’a changé.
Encourageant, non?