Un des pires affronts que puisse subir l’auteur raté, c’est d’être pris pour un auteur maudit.
Non, non et cent fois non ! L’auteur raté est à l’auteur maudit ce que le pasteur protestant est au moine chartreux.
L’auteur maudit l’est par le monde, qui ne comprend pas son génie. L’auteur raté l’est par sa faute, incapable de vivre de sa vocation.
L’auteur maudit écrit pour la postérité quand l’auteur raté accepterait d’écrire pour un magazine sportif. Parce que l’auteur raté se dit que le magazine sportif sera un tremplin, lui permettra de faire connaître l’agilité de sa plume et l’habileté de sa pensée. L’auteur maudit, lui, méprise le football et ce sera lesEditions de Minuit ou rien (si Verticales appelle, on peut quand même discuter…)
L’auteur raté est même prêt à écrire pour la télévision – il a quelques projets de série dans ses tiroirs – alors que l’auteur maudit à cassé son vieux poste en y jetant son verre d’absinthe après trois pages du dernier Florian Zeller…
L’auteur raté écrit mieux que Florian Zeller.
L’auteur maudit est plus beau.