Je crois qu’ils nous conditionnent. Ils préparent le terrain.
Austérité, se serrer la ceinture, faire des efforts, tout cela bien sûr pour sauver le pays, la Nation en danger, on ne peut pas faire autrement, pas d’autre solution, le FMI a validé, les Ministres des finances ont accepté, mais attention ! régime (des colonels si ça continue), mesures draconiennes, gagner moins et payer plus, baisse des salaires, indispensable, nécessaire, faillite, faillite, FAILLITE, faillite, faillite (alors, vous avez peur?)
On a compris.
Ce qui nous attend.
C’est comme pour les médicaments risqués, ou les vaccins : on teste toujours sur les pauvres, les habitants du tiers-monde et si ça marche, on lance sur le marché. Au début du millénaire, on avait déjà testé sur les Argentins, juste avant la Coupe du Monde de football 2002, c’était malin, du coup l’équipe de Batistuta, Veron, Zanetti, Aimar, Crespo, grande favorite, a raté sa compétition. Quand j’écris qu’on a « testé », ce n’est pas l’efficacité des mesures sur le bien-être de la population mais la propension de celle-ci à se révolter, à prendre le pouvoir, à pendre haut et court. Quelques « cacerolazos », quelques morts, quelques pillages et hop! le libéralisme politique a pu en Argentine poursuivre son pillage en règle du pays – un peu de com’, beaucoup de répression, changement d’hommes mais pas de système.
Aujourd’hui, on teste sur les Grecs et, si le peuple accepte sans rechigner de payer (cher) pour les spéculateurs du monde entier (car ce n’est pas autre chose qui se passe, arrêtez de nous enfumer), on peut considérer que nous n’en avons plus pour longtemps avant de subir le même sort. Remarquez, nous sommes prêts: dans cette position caractéristique de l’autruche, la tête dans le sable, notre fondement se trouve bien exposé, à bonne hauteur, tout prêt à recevoir l’offrande… Plus besoin d’aller se faire voir chez les Grecs pour pratiquer, il suffit d’attendre un peu.